musique d'une vie (La) de Andreï Makine

	Seuil 2000, 127 p. ISBN : 2020483432	Andreï Makine Lien(s) vers le Guide: - Andreï Makine - musique d'une vie (La)
À noter : Grand Prix RTL-Lire 2001 Lectures de «  Juillet 2001 » : - musique d'une vie (La) - Saga

Quelle belle musique à lire. J'ai adoré et je viens tout juste de le terminer et j'ai déjà le goût de le relire.
J'aurais aimé davantage de pages car cette histoire mérite encore plus.
Quel bon choix!

Une gare figée par l'hiver russe, une salle d'attente peuplée de gens fatigués et patients, une musique qui devient le fil conducteur de l'histoire! Andreï Makine a posé le décor!
Alexeï Berg est pianiste et va donner son premier concert le 24 mai 1941, mais c'est également l'époque de l'offensive allemande vers la Russie. Le cours des vies est perturbé par cette guerre; certains meurent, certains fuient, d'autres se cachent...
Alexeï survivra à cette guerre et deviendra quelqu'un d'autre avant de se faire rattraper par la musique.
Un livre superbe à lire, à relire, à conseiller, à offrir!

C'est une histoire d'errance, de silence et d'abnégation, une histoire ensevelie sous la neige et le froid. Une recherche d'identité, celle d'un homme mais aussi celle d'un peuple, adolescent devant l'éternel, le peuble Russe. Et puis cette rencontre révélatrice d'une vie faites d'espoirs et de déceptions, épouse abandonnée d'une époque déréglée. Un témoignage de courage d'un héroisme simple celui de continuer, celui de chercher enfoui là, à entendre encore cette musique. Au narrateur et à nous d'écouter et de prendre en soi un peu de cette âme Russe.
Un livre d'une infini sensibilité qu'on s'approprie tout de suite.

Le narrateur nous replace dans la période stalinienne des purges et des camps de la mort. Il nous fait revivre sa rencontre en 1941 avec un jeune pianiste dans une gare de Sibérie et au cours de leur voyage vers Moscou, il va écouter la confession de ce talentueux artiste, Alexeï Berg.
Il apprend que le destin de ce dernier va basculer lorsque peu de temps avant son premier concert, ses parents sont arrêtés et expédiés dans un camp où ils seront exterminés comme opposants au régime stalinien. Le jeune pianiste s'enfuit en Ukraine où il trouve refuge et va se placer dans la clandestinité en recouvrant l'uniforme volé à un soldat mort au début de la guerre. Ensuite, il va devenir chauffeur d'un général, s'éprendra d'une jeune fille qui en épousera un autre et finalement sera démasqué et envoyé au goulag pour quelques années.
L'auteur dénonce ici « l'homo sovieticus » : personnage résigné, fataliste, soumis, qui a perdu toute identité dans un pays froid, gris, sale, à l'image de cette gare où les protagonistes se sont rencontrés vingt cinq ans plus tard.
Makine nous démontre avec brio que l'art, et plus spécialement la musique, permet à l'individu de se sauver de cette condition humiliante imposée par le régime communiste. On ressent dans ce magistral roman toute la noblesse de l'âme russe, profonde, sensible et généreuse. Le style est d'une grande beauté à la fois sobre et classique comme une symphonie.

J'ai été subjuguée par le dernier roman d'Andreï Makine. C'est en effet un court roman envoûtant et plein d'émotions écrit dans une langue superbe.
Quelque part au milieu de l'Oural, en pleine tempête de neige, dans la salle d'attente d'une gare glaciale et obscure, les voyageurs attendent patiemment, résignés. Le train pour Moscou a six heures de retard. Le narrateur ne peut s'empêcher de penser combien la définition d' « homo sovieticus » du philosophe Zinoviev s'applique bien à « ce magma humain qui respire comme un seul être, à sa résignation, à son oubli inné du confort, à son endurance face à l'absurde » (p. 19).
Surpris d'entendre par moment de la musique, le narrateur monte à l'étage et y découvre un homme qui lui semble un vieillard, qui pleure face à un piano à queue... C'est pendant le long voyage en train jusqu'à Moscou, qu'Alexei Berg va lui raconter l'histoire de sa vie. En mai 1941, Alexeï, 21 ans,se prépare à donner son premier concert de piano. Il se sent profondément heureux, prêt à oublier les années de terreur qui ont précédé ce moment. Alors qu'il revient d'une répétition, un voisin le prévient discrètement que ses parents viennent d'être arrêtés...
L'histoire de cet homme dont le destin est bouleversé par les purges staliniennes est poignante et je ne peux qu'inviter ceux qui ne l'ont pas encore lue de le faire!

Une rencontre, celle d'un homme avec un autre homme. Prisonnier de la neige, dans une gare , en attente d'un train. Et puis cet autre homme lui raconte sa vie, sa musique perdu, ses rêves perdus.
Une histoire magnifique. La preuve de la force de l'espoir, la force de l'esprit. Ce court roman se lit d'une traite, car une fois commencé on ne peut le quitter. Un auteur que j'ai découvert et dont j'aspire maintenant à relire.

En 1941, en pleine période stalinienne, Alexeï Berg est un jeune pianiste qui va enfin pouvoir donner son premier vrai concert, et, espère t-il, s'ouvrir les portes du Tout-Moscou. Mais sa famille est sur la liste noire des Russes. Or cette famille se fait enlever peu de temps avant le concert. Résultat, le jeune homme doit fuir s'il ne veut pas être déporté dans les goulags du parti. S'ensuit une vie d'errance, une vie dans laquelle il prendra l'identité d'un mort au cœur d'une guerre contre l'Allemagne nazie. Une vie difficile que couronnera un retour dans la vie tout aussi difficile, à la recherche d'un amour qu'il n'arrive pas atteindre. Jusqu'au jour où les autorités ont vent d'un problème d'identité concernant Alexeï.
Tout en finesse, tout en puissance dans la volonté de cet homme qui passera du salon d'un pianiste au front de la guerre sans même pouvoir protester, épinglé comme criminel de par sa naissance. La force dé héros le fera surmonter les épreuves, toutes les épreuves. Mais sa force ne le sauvera pas, ne lui offrira pas cet amour qui lui a toujours été volé. Enfance passée à faire courir ses doigts sur les touches d'un piano puis aussitôt une vie d'adulte parmi les morts, parmi le froid intense des hivers russes. Mais le personnage est fort, c'est un homo sovieticus, prêt à tout pour survivre.
Une courte histoire qui touche par la puissance de la force d'esprit, esprit inébranlable de cet homme dans l'adversité. On se laisse entraîner, et on aime.

Bon voilà. J'ai été un peu déçue. Pourquoi? Je ne sais pas. Je m'attendais à plus comme c'est toujours le cas quand un livre ou un film reçoit des critiques élogieuses. Remarquez que j'ai peut-être pas choisi le bon moment pour le lire et que je n'étais pas capable de me laisser aller à la lecture (vendredi, 1 à 2 heures du mat.). Bref, je devrai lire d'autres bouquin de cet auteur, moi qui, par ailleurs, adore tout ce qui touche de près ou de loin la Russie et l'ancienne URSS. En passant, Andreï Makine a récolté le prix Goncourt en 1995 avec Testament français.

Une petite merveille de poésie et de charme. Une histoire qui se lit dans la quiétude de son foyer, roulé en boule sur son canapé, près d'un bon feu de bois avec une tasse de chocolat bien chaud. Je parle de la quiétude en premier lieu, je pourrais aussi vous parler du désarroi de ce jeune homme, dont ce roman est le récit, du vide de sa vie, plus de ce qui la remplit, le corps tiède d'une femme d'abord, l'amour ensuite, le souvenir des siens, et la musique.
Tout commence une nuit d'hiver, dans une gare bondée, le train pour Moscou a six heures de retard. Un homme réfléchit à l'«homo sovieticus»... il observe les gens autour de lui puis soudain il entend la musique... quelques notes indistinctes au loin, il découvre que cette musique est celle d'un vieil homme... Cet homme lui fera le récit de sa vie, dans le train qui les mènes tous deux vers Moscou. Une vie destinée de grand pianiste, une vie de fuite, fuite dans la guerre...
Tout au long du roman se dessine cette vieille nostalgie du peuple russe, les froides campagnes, la guerre sanglante et atroce que fut la guerre 39-45, le spectre de l'Union Soviétique et surtout de Staline... et toujours, toujours cette vieille et noble Russie, celle qui a survécut aux siècles.
C'est écrit avec des mots qu'on caresse, qu'on relit, qu'on médite. C'est vraiment un roman magnifique. Un auteur à lire donc. Qu'a-t-il écrit-donc encore? Il ne peut être bon... que de le savoir.
Il faut deviner ce livre car il n'y a pas de descriptions claires, tout est derrière les mots, dans la vision que le lecteur se fait de l'histoire…

Un pays socialiste, un grand pianiste qui s’apprête à faire son premier grand concert, mais qui est obligé de fuir. Au cours des hasards, il devient soldat, chauffeur. Il renonce à ses rêves de musique, mais la musique ne renonce pas à lui, et attend le bon moment pour reprendre sa place dans sa vie. Un récit étrange, qui s’apparente presque au conte, mais qui porte à réflexion longtemps après.