club des incorrigibles optimistes (Le) de Jean-Michel Guenassia

	Albin Michel 2009, 768 p. ISBN : 9782226193926	Jean-Michel Guenassia Lien(s) vers le Guide: - Jean-Michel  Guenassia - club des incorrigibles optimistes (Le) Lien(s) externe(s): - Jean-Michel Guenassia sur Wikipédia
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Résumé (inspiré de la 4e de couv): Michel Marini a douze ans en 1959. C'est l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Il est photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il rencontre Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres, des réfugiés politiques d'Europe centrale et orientale qui pour sauver leur peau, ont dû abandonner leur famille, leur vie, leur identité. Tous les jours, ils se retrouvent à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentent aussi Kessel et Sartre. Portrait de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique douce-amère d'une adolescence.
Les lycéens ont été bien plus inspirés que les seniors du Goncourt... Un des plus beaux romans que j'ai pu lire récemment. C'est avec passion que l'on découvre l'histoire de ces personnages atypiques, attachants qui nous entraînent dans la période trouble de l'après-guerre. On lit avidement, sans sauter une ligne ou un mot (ce qui m'arrive rarement) et on termine les 757 pages sans s'en rendre compte. Le livre terminé, on le repose avec regret. Il s'agit là de la première oeuvre de cet auteur à qui l'on ne peut que souhaiter une longue continuation.

Dans les années 1959 à 1964, Michel vivra de grands bouleversements dans sa vie et rencontrera un cercle un peu particulier de joueurs d'échecs qui lui feront découvrir bien des facettes du monde. Michel est un lecteur compulsif, faible en math mais champion de Babyfoot et il découvre avec plaisir la photographie. La vie de famille les Delaunay-Marini ne va pas très bien et ses parents vont se séparer suite à une série d'incidents qui implique son frère Franck avec en toile de fond la guerre d'Algérie. Isolé, Michel traîne dans les cafés et rencontre un groupe d'émigrés ayant fuit différents pays de l'Europe de l'Est. Leonid, Pavel, Tibor, Imré, Igor et celui que tous rejettent Sacha lui racontent leur histoire à tour de rôle. Chacune est un roman en soi et celle de Michel qui assiste à l'éclatement de sa famille, vit son premier amour et tente de comprendre les injustices de ce monde est aussi très touchante. Michel d'abord spectateur de leur vie s'impliquera dans leur histoire en devenant le seul ami de Sacha.

Trop de sujets, trop de personnages et 500 pages de trop. Si le fatalisme est de l'optimisme, alors, ce livre est marrant en diable. J'ai parfois souri aux réparties de Michel qui pratique l'autodérision mais les sujets sont trop réels et dramatiques pour une franche hilarité. J'ai bien aimé certains passages.
P. 83 «Je suis de plus en plus convaincu que la démocratie n'est qu'une supercherie inventée par la bourgeoisie pour diriger en permanence le système.»
P. 114 «la méthode analytique des maths. J'ai compris pourquoi j'étais doublement nulle. »
P. 126 «Sartre et Camus se sont fâchés après "l'homme révolté". A lire. » P. 248 «la recette du Goulasch. J'ai essayé. C'est très bon. »
Un livre qui donne à réfléchir. Je ne regrette pas de l'avoir lu.