automne du patriarche (L') de Gabriel García Márquez

	Livre de poche 1982, 254 p. ISBN : 2253030457	Gabriel García Márquez Lien(s) vers le Guide: - Gabriel García Márquez Lien(s) externe(s): - Gabriel García Márquez (anglais)
Lectures de «  Octobre 2001 » : - automne des chimères (L') - automne du patriarche (L')

Je voulais lire depuis longtemps un livre de Gabriel García Márquez et je dois admettre que ma première rencontre avec cet auteur m'a déçue. Je n'ai lu que les trois premiers chapitres de ce roman. Je n'arrivais pas à me concentrer sur ses phrases très longues et cette histoire embrouillée. Pourtant l'écriture est intéressante et imagée. Parfois j'étais prise par le rythme des mots et la poésie mais je perdais le fil du récit. Ces sera à la prochaine pour connaître cet auteur.

C’est par ce livre que je découvre un auteur qui a déjà une longue carrière littéraire derrière lui (Prix Nobel de littérature 1982). L’automne du patriarch est le premier titre que l’auteur a publié et qu’il a écrit de 1968 à 1975 ! La première chose que l’on remarque, c’est la densité de son écriture: il y a peu d’espace, pas d’aération, des phrases d’une longueur extraordinaire comme si l’auteur était emmené par le flux de son imagination.
A cette écriture hors du commun colle une histoire qui l’est tout autant ! G. Garcia Marquez part d’un personnage au physique éléphantesque, à l’âge improbable (« entre 107 et 232 ans »), qui est un tyran pour son pays, pour sa famille, pour ses amours !
L’auteur pousse jusqu’à l’horreur sa description de la dictature menée par le patriarche : « (...) il les fit récompenser de deux nouveaux galons et leur remit la croix des loyaux et fidèles services, puis les fit fusiller sans tambour ni trompette, comme de vulgaires crapules car il y a des ordres qu’on peut donner mais qu’on ne doit pas exécuter, merde alors, les pauvres gosses. »
Il y a une scène parmi tant d’autres qui restera graver dans la mémoire du lecteur, c’est celle du repas en l’honneur du général Rodrigo de Aguilar : « (...) il était minuit et le général Rodrigo de Aguilar n’arrivait toujours pas, quelqu’un tenta de se lever, avec votre permission, dit-il, il le pétrifia d’un regard mortel qui signifiait que personne ne bouge, que personne ne vive sans ma permission jusqu’au douzième coup de minuit où les rideaux s’ouvrirent et où l’illustre général de division Rodrigo de Aguilar fit son entrée sur un plat d’argent, étendu de tout son long sur une garniture de choux-fleurs et de laurier, macéré dans les épices, doré au four, accommodé avec son uniforme à cinq amandes d’or des grandes occasions et les ganses du courage illimité sur la manche retroussée de son bras de manchot, sept kilos de médailles sur la poitrine et un brin de persil dans la bouche, prêt à être servi à ce banquet de camarades par les équarrisseurs officiels devant nous tous les invités pétrifiés d’horreur qui assistâmes le souffle coupé à l’exquise cérémonie du découpage et de la distribution, puis quand il y eut dans chaque assiette une part du ministre de la Défense farci aux pignons et aux herbes, il donna l’ordre de commencer, bon appétit, messieurs. »
Cet extrait est révélateur de l’imagination et de l’humour de l’auteur !

Le patriarche est le dictateur d’un pays de l’Amérique latine. Au pouvoir depuis si longtemps qu’il ne peut lui même s’en souvenir, il dirige son pays comme il peut. Il doit faire avec des institutions qui se dégradent, avec ses humeurs, avec les machinations dont il croit être la victime. Et j’en passe. Il règne en fait en dictateur sur un monde qui s’effondre sur
lui-même.
Le roman est incroyable. Les situations que vivent ce dictateur prennent avec la plume de l’auteur une dimension burlesque, comique, incroyable. A la tête d’un pays, c’est son sosie qui règnera, ses halètements amoureux dicteront le rythme au souffle d’un pays où rien ne marche comme il faut. Les attentats politiques sont des attaques de chiens dans lesquels les corps disparaissent comme dans des tourbillons, les poules et les vaches apparaissent au balcon présidentiel, le corps de la mère du dictateur traverse durant de long mois tout le pays, en maquillant tous les jours le corps pour parer aux affres de la décomposition... Bref, c’est « fou fou fou »,très marrant à lire. Et pourtant la lecture est parsemée d’idées concernant la dictature telle qu’elle a été vécue en Amérique latine.
Mais il y a un hic, et un gros hic même. Ce sont les phrases. Une phrase de 10 pages ne semble peut-être pas choquer l’auteur, mais le lecteur oui. Et surtout, c’est difficile à lire. Il n’y a jamais de pause, le rythme devient haletant... L’auteur part sur une idée et on l’a depuis longtemps abandonné quand la phrase se finit. Ce n’est pas très facile à lire, vous l’aurez compris . A décharge pour l’auteur, cela permet de renforcer le côté burlesque des situations qui s’enchaînent alors sans laisser le lecteur reprendre son souffle.
D’une lecture difficile, ce livre n’en garde pas moins un côté délirant grâce des histoires parfois horribles, sérieuses, mais qui transpirent toujours d’un côté hallucinant.

Très décevant ma rencontre avec cet auteur que je voulaus lire depuis longtemps. Je trouve que l'histoire n'a ni queue, ni tête, les phrases d'une longueur exaspérante rend très ardue cette lecture. Bref, je n'ai pas aimé, dommage…

Lorenzo, 23 juillet 2005
Je lui donne la note de :

Le meilleur écrivain de tous les temps. Il n'a fait que participer à une autre Genèse tout en se moquant de la nouvelle divinité, qui était en fait lui-même, et du lecteur, qui n'était autre qu'une ombre de l'ancien ordre. Il a réussi à redéfinir l'imagination. Son oeuvre est une métaphore de la création artistique, où tout est permis et toutes les règles peuvent être transgressées.

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Sylvie B., 23 mars 2009
Je lui donne la note de :

Ce livre m'a grandement déçu, le premier de ma rencontre avec Gabriel García Márquez. Le rythme de ce livre est complètement ahurissant. On m'a recommandé celui-ci en m'indiquant qu'il était drôle... je n'ai probablement pas le même définition du mot « drôle » que la personne qui me l'a référé. J'ai trouvé les phrases trop longues, essouflantes, répétitives et sans logique. Je comprends très bien pourquoi Garcia Marquez a des phrases répétitives, la nécessité, mais... la longueur, mêlée à la répétition n'ont faits que décourager ma lecture pour ce volume que j'ai cessé la lecture après 100 longues pages... D'autres livres de Garcia Marquez sont plus logique qu'on m'a dit, mais celui-ci, j'aurais vraiment pu m'en passer..

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