Dans ces bras-là de Camille Laurens

	POL 2000, 296 p. ISBN : 2867447763	Camille Laurens Lien(s) vers le Guide: - Camille Laurens - Dans ces bras-là
À noter : Prix Fémina 2000 Lectures de «  Novembre 2001 » : - Dans ces bras-là - dames du lac (Les)

Sur un air de Béart.
«Qu'on est bien dans les bras d'une personne du sexe opposé» est devenu l'adage de Camille Laurens. La narratrice, qui s'appelle Camille et ressemble beaucoup à l'auteur, aime les hommes, regarde les hommes, désire les hommes.
Camille croise un homme dans la rue et le suit ; elle découvre qu'il est psychothérapeute et être prête à suivre une thérapie pour le rencontrer, le séduire et être dans ses bras!
Elle lui raconte alors les hommes en général mais surtout les hommes qui ont traversé sa vie : son père protestant, son oncle pédophile, son premier amour, son mari, son amant, son éditeur...
Ces portraits sont sans concession et cependant plein d'amour. Lentement sa relation avec le thérapeute se tisse et l'histoire de la narratrice se construit au milieu de tous ces hommes.
Chaque portrait est court (d'une à quatre pages), certains d'entre eux ressemblent à des exercices de style, puisque la narratrice adapte son récit au style de l'homme qu'elle décrit ! Ainsi le père apparaît derrière une liste de ses expressions favorites, l'amant surgit au milieu de toutes les questions qu'elle se pose, l'homme est caractérisé par une succession de groupes nominaux bruts etc....
Et les femmes ? Camille explique qu'elle ne peut avoir confiance en une femme et ironie du sort, c'est le Prix Fémina qui l'a récompensée pour ce titre en 2000.

Dans ces bras-là raconte l'histoire d'une femme qui raconte ses hommes (son père, son mari, son fils….) et ce, dans un style que je n'ai pas vraiment apprécié. J'ai eu envie d'abandonner la lecture mais j'ai persisté jusqu'à la fin. J'ai trouvé ce livre monotone et répétitif. Je lui donne 2/5 pour la qualité du vocabulaire.

J'ai entamé ce livre avec beaucoup d'espoir et je crois que la seule raison pour laquelle je n'ai pas succomb est le simple fait qu'il y a un moment pour chaque chose et que je n'étais pas dans un état d'esprit pour lire un tel livre.
J'ai apprécié le style d'écriture et surtout la beauté des mots choisis par l'auteur.
Dans ces bras-là est un livre qu'il me faudra relire puisque je n'ai pas l'impression d'y avoir puisé ce qu'il offre vraiment. Ce n'est que partie remise....

La narratrice, que l'on est en droit de soupçonner fortement d'être aussi l'auteur, est une femme qui veut rendre hommage aux hommes, à tous les hommes de sa vie. Au travers de courts chapitres, elle nous parle de tous ceux qui ont comptés dans sa vie. Son père, son mari, ses enfants, son premier amour, son amant, un inconnu, son éditeur. Tous y passent. Mais bien loin de faire un recensement des défauts des hommes, le livre ne faisant que 300 pages, elle n'aurait fait qu'un résumé ;) elle réfléchit tout au contraire sur ce qui l'attire chez les hommes. Elle s'interroge, et c'est ce qui fait le corps du texte, sur l'importance de l'homme, sur la place qu'elle leur accorde dans sa vie. L'homme en tant qu'objet du désir, en tant qu'amour, en tant que terrain à découvrir, à conquérir, à élever, à faire vivre.
Avec une plume délicate, l'auteur laisse parler ses sentiments, sans se poser de questions sur ce qu'elle nous dit. Elle nous livre ses impressions, ses réflexions comme elles lui viennent. Cette spontanéité, tout au moins apparente, permet de laisser libre cours à la réflexion, de mieux cerner la manière dont elle-même cerne les hommes, ce qui est après tout le but du livre.
Bref, il ne reste plus qu'à s'atteler à une version féminine du livre de Camille Laurens, dont on pourrait garder le titre original.

L'idée de départ n'est pas mauvaise : un livre qui ne parlerait que des hommes, tous ceux qui croisent la route de Camille, la narratrice, ou partagent sa vie de manière plus ou moins durable. Chaque chapitre est un mini portrait, une chronique parlant d'un homme, d'ailleurs les titres de chapitres sont par exemple : Le mari, L'amant, Le psy, Le père, etc...
Ce n'est pas mal fait, assez bien écrit.

La narratrice de ce livre trace le portrait des hommes qui ont hanté sa vie d'une manière quasi chronologique, si ce n'est de l'évènement déclencheur où elle suit un homme qu'elle lui croit destiné.
On entre donc dans son monde parsemé de rencontres d'hommes divers, dont son père, son mari, l'amant de sa mère, son grand-père, etc. Ces rencontres sont parfois inusitées, parfois vaines.
Là où le bât blesse, c'est dès les premières pages, où la narratrice explique la façon dont sa mère faisait tout pour plaire aux hommes et affirmait qu'elle lui avait légué ce besoin vital. Elle va jusqu'à dire qu'elle ne s'intéresse qu'aux hommes...
Comme tout le roman est échafaudé sur ce prémisse de base, j'en suis restée tiède, car il ne s'agit pas d'une valeur en laquelle je crois. Tout le long du livre, on sent le besoin qui suinte d'une façon pas trop saine.
Si je l'ai lu au complet, c'est parce que c'est très bien écrit et la structure narrative est vraiment superbe. Cette presque linéarité fragmentée permet au livre de ne pas tomber dans l'énumération succinte d'événements dans lesquels figurent les hommes de la vie de la narratrice.