Acide sulfurique de Amélie Nothomb

	Albin Michel 2005, 192 p. ISBN : 2226167226	Amélie Nothomb Lien(s) vers le Guide: - Amélie Nothomb - Acide Sulfurique Lien(s) externe(s): - Amélie Nothomb sur Wikipédia - Site hommage
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Ce roman est le treizième en treize ans. Quelle régularité ! C'est un bon crû qui reste fidèle à ce qu'on attend de son auteure.
Il sera encore une fois l'occasion de voir les adeptes et les réfractaires défendre leur position. Avec ce roman, Amélie joue avec le feu. Elle s'attaque à la télé-réalité avec son humour grinçant et là , cela va grincer (j'imagine que certains vont rapidement monter au créneau pour cause de non respect de la souffrance d'autrui) car le nouveau jeu imaginé par Amélie est « Concentration ». On enlève des gens dans la rue , on les place ensuite dans un camp où on les affame et où leur énergie est avalée par un travail aussi harassant qu'inutile. les prisonniers sont tatoués et sont surveillés par des Kapos qui ont droit de vie et de mort sur eux.
On connaît la fascination d'Amélie pour la beauté et l'horreur et on retrouve ce point dans ce roman puisqu'une monstrueuse surveillante va tomber amoureuse d'une magnifique et pure jeune prisonnière, au prénom très particulier... mais vous pourrez lire comme le prénom est un élément important pour notre chère Amélie.
Comme d'habitude, les parties dialoguées constituent l'essentiel du roman. Le sens de la réplique de l'auteure rend le récit très vivant; il est évident qu'Amélie aime observer les quidams de la vie quotidienne car on y retrouve les répliques sur la TV que vous avez aussi déjà entendues dans votre entourage.
Alors si vous voulez participer à « Concentration », tapez 1; si vous voulez éliminer le matricule Noth013, tapez 2 !

Pour son treizième roman, Amélie Nothomb décide de transposer son univers à celui de la télé réalité.
« La mort télévisée » a déjà été par la passé source de nombreuses intrigues avant même la création d'Endemol : de Robert Sheckley adapté par Yves Boisset, en passant par Bertrand Tavernier reprenant David Compton (La mort en direct (1980) avec Romy Schneider et Harvey Keitel), puis par Stephen King plagiant l'auteur original de Le prix du danger (1953) dans Marche ou crève (1979), puis dans Running man (1982), ce dernier mis sur pellicule par feu Paul « Starsky » Michaël Glazer avec Arnold Schwarzenegger ; sans parler d'œuvres plus anonymes mais pas forcément moins réussies (La mort en Prime Time de Jean Luc Bizien pour ne donner qu'un exemple)
La maxime des empereurs romains (« Du pain, du vin des jeux ») a été largement exploitée et exploré dans un cadre fasciste délimité en 1948 par George Orwell (Big Brother C'est bien le nom de la première émission estampillée « Real TV » et le personnage incontournable du roman 1984) et dés lors force est de reconnaître que l'on aborde cet Acide sulfurique avec méfiance.
Dans le battage médiatique qui accompagne la rentrée littéraire et la sortie annuelle du nouveau Nothomb on arrive à comprend que si on parle de ce livre particulièrement, c'est sans aucun doute du fait de la référence non équivoque au nazisme, méthode et terminologie étant reprises dans la description de « concentration », le jeu qui sert de toile de fond au livre et dont Pannonique (CKZ 114) et Zdena (la Kapo) sont les protagonistes.
L'horreur si elle existe (on peut difficilement parler des camps de concentration sans employer le terme…) apparaîtra sans doute moins dans le style épuré de l'écrivain belge que dans La mort est mon métier de Robert Merle (1952) (dernier roman sur le sujet qui m'a marqué) et que telle qu'elle est présentée l'histoire s'oriente une fois encore vers un affrontement entre deux personnages symbolisant l'un « la beauté », l'autre « la laideur » comme cela a été clairement le cas auparavant dans d'autres romans de l'écrivain ( Attentat, Mercure et Antéchrista).
Des appréhensions légitimes que Nothomb n'arrive pas vraiment à supplanter en nous livrant une œuvre où elle recycle grossièrement ses clichés habituels (Chocolat, lesbianisme larvé et dialogues à la limite du pompeux) en prenant à contre-pied dés le départ tout ce qu'est la télé réalité, évitant quasiment de ce fait toutes réelles réflexions sur le sujet.
On l'aura compris « Concentration » est un jeu télévisé qui dans un « futur proche » mettra en scène des candidats « ramassés » lors de rafles aléatoires et condamnés à mourir dés lors qu'ils n'arrivent plus à répondre à leurs conditions de détentions (malnutrition, sévices et travaux forcés)). S'il existe un acte de volontariat c'est uniquement du coté des gardiens du camp qui bien entendu ont passé un casting et signé le contrat ad hoc qui les lient à la production pour tabasser brimer les prisonniers et déterminer lesquelles seront condamné à mort dans l'émission du lendemain, c'est sans doute là où l'intrigue commence à pécher…
En effet, s'il est évident que les véritables héros sont Pannonique et les autres « matricules », leur marche de manœuvre est quasiment nulle, puisque outre leur liberté (on ne pourra jamais dire que Loana et autres même si leurs images ont été manipulé n'ont pas été contraint de rentrer dans le jeu quand bien même ils n'en connaissaient pas tous les tenants et aboutissants) leur droit d'expression disparaît au moment de leur arrivée dans le jeu sous peine de se recevoir des coups de schlague, et on imagine mal comment des téléspectateurs pourraient trouver un intérêt au programme se réduisant aux invectives et injures des émules SS, encore moins à celui mis en scène par celle qui écrit.
A la vulgarité et à la bêtise ambiante des dialogues et attitudes d'une bande de jeunes, l'auteur belge substitue des discussions axées sur l'importance du vouvoiement, et autres réflexions pseudo intellectuelles du même genre, sans parler des passages ou bien entendu CKZ 114 se prend pour Dieu ! (et encore dans ce livre on compte finalement assez peu de références littéraires…)
Bienvenue dans la dimension Amélie Nothomb !
Un monde décalé qui s'il m'a longtemps été agréable trouve à mon sens ces limites dans cet ouvrage dont on pouvait attendre beaucoup plus et qui finalement se révèle comme les autres et manque cruellement de développements.
Ecrire pour aller à l'essentiel, tel est en résumé la philosophie de l'écrivain entré au musée Grevin il y a peu, mais cela ne revient-il pas à faire l'impasse sur certaines choses, et du même coup à se saboter soi-même ?
Si par le passé, « Amélie San » arrivait à s'en sortir par une pirouette stylistique qui consistait à adopter le point de vue d'un enfant monstrueux au mode de pensée froid et calculateur (cf Méthaphysique des tubes et Le sabotage amoureux), elle échoue ici lamentablement le sujet étant sans doute finalement trop grave et sa démonstration bien trop bancale élude tout un tas de questions logiques.
Quel régime politique accepterai ce genre de divertissement tout en laissant la parole aux médias ?
Quelles motivations aurait une chaîne de télévision à produire ce genre d'émissions qui apparemment ne compte aucun sponsor ?
Là encore exemples à l'appui (Battle royale" (2001) de Kinji Fukasaku d'après le roman de Koshun Takami, ou bien encore le film allemand L'expérience (2000) d'Olivier Hirschbiegel) on ne peut que constater que ce roman est un fiasco.
A.N. n'arrive qu'à nous démontrer à quel point elle est égocentrique et qu'elle ne voit le monde qu'à travers un filtre unique et personnel.
Un livre bien écrit ne me suffit plus, et les quelques réflexions sur la démocratie et ce que représentent les scrutins téléphoniques surtaxés vis à vis des candidats de la real TV, ne suffisent pas à cacher ce qui apparaît comme la recette annuelle (de daube) qu'Albin Michel publie et vend tous les ans au mois de septembre-octobre sous le matricule Amélie Nothomb.

Le sujet n'est pas nouveau: un « jeu » télévisé qui dispose de la liberté, de l'intégrité et de la vie même de ses participants involontaires pour « ceux qui vont mourir » et l'on s'en aperçoit vite, pour les méchants kapos chargés des basses besognes. Tous sont pris au divertissement macabre et terrifiant de « Concentration », le nouveau jeu charmant des petites lucarnes.
Le symbolisme fort du camp de concentration, l'humiliation, l'aveuglement, la proximité de mort, les sélections nous renvoient aux heures les plus sombres de ce que l'humain aime: le sang, le voyeurisme qui fait frissonner et titille juste comme il sied.
Point fort: lorsque le public lassé est invité à voter qui sera massacré, il participe à 100%. Vox populi, vox dei... Sauveur de l'audimat !
Voilà en delà d'une histoire au parfum un peu réchauffé une critique dépeinte à ... l'acide de celles et ceux qui cherchent à nous manipuler via le petit écran. À lire les programmes télé, l'on assiste en effet à un glissement vers le reality show, de plus en plus exigeant.
Et demain ? C'est ce futur possible que dépeint Amélie Notomb. Si ce court roman n'est pas aussi bon, aussi structuré que ceux que j'ai lus, il atteint des sommets !
C'est écrit à la serpe, avec plus de tripes que d'encre, et Amélie Notomb ne peut cacher longtemps tout l'investissement qu'elle consent à ces pages. L'auteur est elle-même prise par son propre sujet, dénonce toutes ces dérives à venir si l'on n'y prend garde.
In fine la dénonciation que nous sommes manipulés par le dieu argent et que seul un acte courageux (celui de l'héroïne) et surtout de la kapo Zdena peuvent renverser. Le courage aura toujours plus de valeur qu'une cotation financière.
Lucide et philosophique.

Je viens de lire Acide sulfurique d'Amélie Nothomb. Personnellement, je trouve que c'est un livre qui se lit très bien. J'ai a peine mis deux heures pour le lire. La seule critique que je puisse faire c'est que je trouve que le lecteur n'a pas assez le contexte de départ. On ne connaît pas vraiment le lieu ni le moment où tout se passe. Tout tourne autour de deux femmes : une prisonnière et un kapo. La fin est assez particulière mais à vous de voir.

Ce roman fort original nous emporte dans une émission de télé réalité nommée « Concentration » et comme son nom nous l'indique, celle-ci se passe dans un camp de concentration. Des gens sont payés pour torturer les participants qui ont été « pêchés » un peu n'importe où. Aucun d'entre eux n'a choisi de participer à cela.
Les Kapos, sont les maîtres et chaque matin ils doivent choisir qui devra mourir, jusqu'au jour où les organisateurs donnent ce droit aux téléspectateurs.
C'est l'horreur tout au long du roman, on assiste à la déshumanisation pure et simple.
C'est un roman original, et dans lequel nous reconnaissons tout le talent d'Amélie. Cependant, je ne dirais pas que c'est son meilleur. Robert des noms propres et Hygiène de l'assassin étaient encore meilleurs.
Mais comme c'est le cas pour tous les titres de cette auteure, nous ne pouvons que le lire d'une traite !

Un peu plat à mon goût ce petit dernier. Les personnages manquent de corps et de relief. Mais ce roman se lit avec plaisir et intérêt. J'ai moi aussi préféré le Robert des noms propres.

13^e livre de cette auteur à succès, elle parle cette fois de la télé-réalité en forme de camp de concentration. J'aime bien ses rapports dominant-dominé c'est sa marque de commerce, cette fois-ci entre détenue et kapo.
Bref, c'est un livre qui se lit très rapidement, pas son meilleur d'après moi mais quand même potable.

Pour moi, Amélie Nothomb est elle-même un coup de cour, donc son dernier roman ne pouvait être autrement. Ce que j'aime de cette romancière c'est tout le génie dont elle fait preuve pour nous entraîner dans des frontières insoupçonnables. Dans ce roman, elle nous entraîne aux limites du bien et du mal, et c'est avec brio qu'elle nous fait découvrir ce qui différencie l'homme de la bête, l'humain de l'inhumain. Bref, c'est un livre qui se lit d'une traite!

Je n'ai pas aimé ce livre car je l'ai trouvé trop plat et la fin trop rapide (trop facile) à mon goût. Certainement pas le meilleur Nothomb!

Comme à son habitude Amélie Nothomb sait allier critique fine et écriture légère mais incisive. Ce roman m'a beaucoup plu. J'ai eu du mal à m'arrêter avant la fin car je le trouve vraiment captivant. Facile à lire, il critique la téléréalité.

Camill, 22 avril 2006
Je lui donne la note de :

Certes, Amélie a produit 13 livres en 13 ans, mais elle est sans doute obligée !
Je pense, que vous l'attaquez, car elle-même attaque ce monde dans lequel nous vivons.
Il me semble que personne, sauf des enfants à la rigueur, aime ce genre d'émission de télé-réalité.
Ne jettez pas la pierre trop vite cher ami, Amélie fait preuve d'originalité, certes de cynisme parfois, mais voilà toute son originalité.
Elle ose ! Elle ne s'enferme pas dans ses acquis et ses livres sont tous plus ou moins bons. Ils nous transportent et je connais peu d'auteurs, où même de chanteurs, qui puissent autant nous transporter comme elle sait le faire!!
Je retiendrai deux noms pour moi de personnes connues dans ce bas monde qui nous permettent d'espérer encore et qui puissent nous faire mourir, tout en vivant, Amélie Npthomb et Damien Saez!

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Elise Muller, 27 juin 2006
Je lui donne la note de :

J'ai acheté ce livre par simple curiosité. Le titre m'attirait. Et j'ai eu raison de le lire.
Je ne connaissais pas vraiment Amélie Nothomb et je suis vraiment suprise par ce magnifique livre. Je n'ai pas plus m'enpêcher de me procurer toute la collection de l'auteur !
Les camps de Concentration est un sujet que j'aime beaucoup, qui m'attire et qui m'instèresse beaucoup. Je trouve que l'écriture est belles et sougnée. Un Livre qui se lit rrés trés vite. Je pense qu'il fait parti de ces meilleures oeuvres. Cette histoire m'a touchée moi qui n'est que 16 ans. Je suis rentrée dans l'histoire et j'aurais aimé ne jamais en ressortir.

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aya.blind, 27 octobre 2007
Je lui donne la note de :

Je suis étudiante en master 2 recherches en arts et je prépare un mémoire sur les images de la mort et les représentations de la mort dans les tragédies de l'histoire. J'ai cherché dans les archives, vu des victimes des camps et lu beaucoup de livre. Sincèrement celui-ci est le pire que j'ai lu. Mélanger la fiction et une réalité qui fut tragique, inventer des personnages, des dialogues, se focaliser sur quelques personnages alors que le camps conduit à une mort massive, négliger ce côté grouillement des corps, odeurs dont les victimes parlent en premier, est un manque de respect envers les victimes, un éloignement de la réalité brutal et sans intérêt. La seule chose positive est que l'auteur nous montre peut être bien qu’il y a encore un tabou à montrer la mort devant une caméra. On peut aller plus loin dans l'extrême, mais ici c'est déjà assez. De plus je trouve que le livre n'est pas très bien écrit, c'est question-réponse, incohérences, etc. Je suis d'accord qu'il est possible d'être critique par rapport à la télé réalité, d'écrire un livre qui dénonce cela en prenant pour sujet un tabou qui est la mort comme le fait Libera en art, mais quand l'écriture est si molle, quand on a une si grande différence avec la réalité et la tragédie le livre part à la poubelle.

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Sarah, 4 décembre 2007
Je lui donne la note de :

Je trouve ce roman très plat. J’ai eu beaucoup de mal au début avant de comprendre qu’elle parle de la télé réalité et d'un camp de concentration. Même les gens peuvent voter de leur salon, je trouve ça honteux et c'est inhumain. Ce n'est pas le meilleur d'Amélie Nothomb, je préfère Robert des noms propres.

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Marlysa, 3 avril 2010
Je lui donne la note de :

Ce n'est pas son meilleur roman. Cependant je trouve percutant l'exemple qu'elle choisit pour pointer du doigt que la téléréalité va de plus en plus loin et que les gens regardent même si c'est très «trash», ce qui encourage cette spirale.
Cet ouvrage se lit bien mêm si les personnages manquent un peu de profondeur.

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