|
Jean-Christophe Rufin - Auteur du mois de septembre et octobre 2010
|
|
Jean-Christophe Rufin |
Médecin, romancier, globe-trotter, politologue et agent secret à ses heures ? Qui est véritablement cet homme à la carrure d’un héros de roman ?
Jean-Christophe Rufin voit le jour le 28 juin 1952 au pied de la cathédrale de Bourges. Abandonné par son père, ses grands-parents se chargent de son éducation. Docteur en médecine, diplômé de l’Institut d’études politiques, il possède une connaissance de l'intérieur de l'humanitaire : président d’Action Contre la Faim, ancien administrateur de la Croix Rouge Française et ancien vice-président de Médecins Sans Frontières, son discours sur ce secteur économique est assez critique.
Il perpétue en quelque sorte un héritage familial. Son grand-père, médecin également, avait soigné les combattants de la Première Guerre mondiale, puis il avait été déporté à Buchenwald pour avoir caché des résistants en 1940 dans sa maison de Bourges. Rufin fils connaît bien l’Éthiopie depuis le début des années soixante-dix, date de sa première incursion, où il pénètre incognitus le pays avec les forces rebelles érythréennes au sein des bataillons humanitaires. Son positionnement un rien dandy ne cherche pas à masquer son amour des êtres, ni un profond respect de l’état des choses.
Il a passé plus de vingt ans de sa vie pour les ONG au Nicaragua, en Afghanistan, aux Philippines, au Rwanda et dans les Balkans. Cette expérience du terrain l'a conduit à examiner le rôle des ONG dans les situations de conflit, notamment dans l'essai Le Piège humanitaire (1986), et dans son troisième roman, Les Causes perdues (1999).
À partir de 1993, il se lance dans la politique en entrant au cabinet Léotard, alors ministre de la Défense, comme conseiller spécialisé dans la réflexion stratégique sur les relations nord-sud. Directeur de recherches à l’Institut des relations internationales et stratégiques, il conduit la mission humanitaire française en Bosnie.
En 1995, il finit par quitter le ministère de la Défense et devient attaché culturel au Brésil. Il engrange des histoires qu'il romancera dans quelques livres, Rouge Brésil et La Salamandre.
En septembre 2005, il est nommé membre du conseil d'administration du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel). Peu après sa création très décriée en juillet 2004, le Conseil d'Analyse de la Société - dont Rufin était membre - avait connu des avatars : les députés avaient supprimé à l'unanimité ses crédits. Fin septembre 2005, son premier rapport se prononçait contre "la discrimination positive" stricto sensu et appelait notamment à "généraliser" les expériences menées par les grandes écoles pour encourager les meilleurs élèves de ZEP à entrer en classes préparatoires. Dans de telles conditions, Jean-Christophe Rufin démissionne en novembre 2005.
En juin 2006, il quitte la présidence d'ACF pour se consacrer davantage à l'écriture mais en août 2007, soutenu par Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et fondateur de MSF, il est nommé Ambassadeur à Dakar (Sénégal). En juin 2008, il remplace Henri Troyat à l'Académie Française. Toujours médecin humanitaire actif, il reste président d'honneur d'ACF, continue son engagement et laisse, mots après mots, essais après romans, une empreinte littéraire intéressante. (cf. Calou)
>> Le Club a déjà lu L'abyssin et Le parfum d'Adam
|
|
|
|